lundi 7 mai 2012

mise à jour

La Linea. mai 2012.

Reprenons. Nous en étions là, en mer, à Gibraltar :

Le phare de Punta Europa - Gibraltar

Tara Tari enfin à l'eau après un bon gros chantier (répa moteur, répa entrée d'eau, et répa de certains des petits bobos de l'hiver en Med....), je me sens mieux et soulagée. Ce chantier était important car vu les tonnes d'eau qui entraient cela semblait compliqué de ne rien faire avant d'aller naviguer au large, en Atlantique. J'espère que les réparations tiendront...

Corentin est venu quelques jours et c'était top. Bien que tout le monde soit très gentil avec moi, je ne vois pas beaucoup de visages familiers depuis bientôt 6 mois, alors forcément ces quelques jours ont été vraiment agréables pour le moral.

Avec Tara Tari nous avons re-fait le taxi, cette fois-ci entre La Linea et Algeciras, d'où Coco repartait. Nous avons été un peu meilleurs que lors de notre trajet Lorient - Concarneau (pour ceux qui suivent depuis le début) (*) et Corentin n'a pas loupé l'heure du retour. Partis avec 2 ris dans la GV et un autre dans le foc, c'était assez sport, les gens de la zone de carénage ont d'ailleurs plaisanté en nous traitant de "crâneurs" en nous voyant manœuvrer dans de telles conditions. Navigation sympa, au milieu des vagues et des cargos. Un bloqueur d'écoute de foc a lâché, mais Coco a changé la vis pendant que je barrais, donc rien de problématique, et il a également tenté de démarrer le moteur.... qui a démarré et qui s'est arrêté au bout d'une petite minute. aïe aïe ce DjianDong alors.

 une seule petite sortie en mer à deux, mais top!

A Algeciras, situé au Sud Ouest de La Linea, j'ai été très bien accueillie par le Real Club Maritimo qui nous ont invité, TaraTari et moi, dans la petite baie de El Saladillo. Encore merci Pino, pour cet accueil.

A La Linea, personne ne s'attendait vraiment à ce que je revienne car cela me faisait revenir en arrière, plus au Nord Est. Mais je suis rentrée, car j'avais dit que je revenais et parce que la Marina Alcaidesa est l'endroit parfait pour préparer la suite de l'aventure. Tout se passe à merveille avec l'équipe du port, et ce cadre de confiance aide à bien tout préparer. Le trajet du retour a été assez rapide car le vent est comme d'hab ici, assez fort. Beaucoup de vent et de gros bateaux aussi! C'est de la folie le trafic, ici. Plus inquiétants que les cargos, les bateaux qui font la liaison avec le Maroc à toute allure sont impressionnants. Ceux qui ont eu l'idée de leur faire faire traverser le détroit en 35 minutes ne font visiblement pas de bateau à voile :) C'est assez effrayant de voir ces monstres vous arriver dessus si vite, mais comme pour beaucoup de choses, cela s'anticipe, et il n'y a donc pas eu de problème. La seule petite surprise du retour, c'est que le pilote automatique Raymarine n'a pas voulu travailler... et comme le capteur d'angle de barre du pilote NKE est cassé, j'ai dû faire sans pilote automatique. Tout à fait gérable sur une navigation si courte.

 Tara Tari, s'improvise voilier taxi en baie de Gibraltar
En 2h, j'étais rentrée à La Marina Alacaidesa et avec une gentille petite rafale qui va bien juste au moment d'arriver à la voile au ponton. Manoeuvre réussie, mais remarquée dans le port parce que le vent était fort et aussi parce que la drisse de GV était vrillée en tête de mât, ou je ne sais pas trop quel était le problème, et qu'il m'a donc été impossible d'affaler la grand voile avant d'arriver au ponton. Tara Tari amarré, j'ai fait le singe et réussi à affaler. Mais dans la manip', une nouvelle petite rafale a gonflé la voile au moment où la drisse s'est libérée, je tenais la voile dans les mains... Résultat: une jolie petite galipette sur le ponton! A la VHF, j'entendais Esteban éclater de rire et me féliciter pour ma figure acrobatique qu'il disait avoir vu depuis le varadero. :)

Tara Tari à l'eau, au ponton, au pied du légendaire caillou anglais; tout est parfait. Il me reste un peu de bricolage mais le gros est fait et peu à peu je retrouve mon petit rythme de vie, simple et tranquilou avec Tara Tari.

Le vent d'ouest ne cesse de souffler depuis un mois. et fort en plus. Et depuis le départ de Corentin, la pluie battante tombe sur Gibraltar. A bord de Tara Tari je m'organise, car l'eau trouve toujours un petit moyen de rentrer se mettre au chaud. Un de ses spots, c'est le pied de mât: un vrai robinet! mais les gouttes filent le long de la serre et tombent un peu partout. Alors avant d'aller isoler le problème à l'extérieur, j'ai fixé un petit bout à la source, l'eau coule tout autour et arrive dans ma petite casserole placée judicieusement en dessous. Eau de pluie récupérée sans bouger: c'est nickel pour la vaisselle.
l'eau de pluie récupérée sans effort dans la cuisine

Et comme l'eau de pluie goute aussi un peu à l'avant, je passe trois nuits à dormir dans le sens de la largeur, recroquevillée là où tout semble un peu moins humide. Et pendant ces longues journées de pluie, je m'occupe sainement dans mon petit antre de jute, avec un bon livre (L'expédition du Khon Tiki de Thor Heyerdahl), du thé, de quoi écrire et dessiner, mon harmonica et quelques fruits frais.

- kit d'activités en temps de pluie à bord -

Et Ernest dans tout ça? Avec un petit bout d'écorce de palmier, j'ai réussi à lui faire une attelle légère mais solide, et avec quelques poissons péchés dans le port, le petit goéland brun s'est refait une santé. L'attelle retirée, il a même réussi à voler un peu ce matin! Sa convalescence devrait encore durer, mais il peut se nourrir tout seul alors je laisse désormais la nature se débrouiller toute seule. Elle fera les choses bien mieux que moi. Et puis moi je dois m'occuper de Tara Tari et de la suite de l'aventure....

Une suite qui arrive vite puisque le départ de la Linea est fixé mercredi 9 mai! Le vent d'Est tant espéré arrive enfin! Navigation jusqu'à Tarifa, traversée du détroit de Gibraltar et cap sur les îles Canaries! une belle et longue traversée en perspective qui marquera l'arrivée de Tara Tari dans l'océan Atlantique...

Les amis de la Volvo Ocean Race arriveront à Miami avant Tara Tari et moi, mais nous risquons de croiser les amis de l'Europa Warm'Up, qui naviguent en Imoca en préparation du Vendée Globe. Ce serait rigolo.

voilà pour la petite mise à jour, il y aurait milles anecdotes mais ce sera pour une prochaine fois, car là, puisque je me prépare au départ: je n'ai qu'un mot à dire :
youpi :)
Capucine


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