lundi 22 avril 2013

Pêcheurs du Cap Vert

Ile de Sao Vincente - Cabo Verde. janvier 2013.

Il fait encore nuit quand les hommes se retrouvent Baía das Gatas, sur la côte Nord Est de l'île. Pêcheurs traditionnels, ils vivent en vendant leurs poissons au marché, survivent face aux unités plus grosses, qui approvisionnent quant à elles, les conserveries locales.

Les coques en bois, colorées de peintures vives, ne sont pas des barques mais bien des petits bateaux à voiles. Les hommes s'avancent, pieds nus dans le sable. Quelques poteaux de bois en guise de mât, sont posés sur la plage déserte. A la lumière de lampe à pétrole, ils gréent leurs embarcations, se préparent à partir en pêche.


Rien de plus simple. Le mât, posé dans le fond de la coque en bois, est maintenu par une planche de bois fixée dans le fond et soutenu un peu plus haut par une planche trouée. C'est tout.


Trois bouts de bois et une voile et voilà un gréement simple et efficace. Une seule voile suffit à faire avancer à bonne vitesse les petits bateaux. Le vent souffle fort dans l'archipel du Cap Vert, alors une barque motorisée aide les petits voiliers qui n'ont, eux, pas de moteur, à s'extraire de la baie, en les remorquant face au vent. Et après le temps de pêche, vers 15h, c'est à la seule force du vent portant qu'ils rentrent. Une méthode écologique et économique pratiquée dans plusieurs régions du monde, comme au Sénégal et les côtes proches du Cap Vert.


La voile: des sacs de riz cousus! ça fonctionne super bien. :)


Un peu à l'écart de la baie, les petits voiliers peuvent selon les poissons à pêcher, se mettre au mouillage. Ils n'ont pas d'ancre, mais utilisent une grosse pierre tout simplement, autour de laquelle ils nouent un gros bout, souvent trouvé échoué sur la plage.


Les pêcheurs du Cap Vert sont d'excellents marins, car il n'est pas évident de passer entre les rochers, dans le vent fort et dans les vagues, pour accéder à la baie. Le retour de pêche est un spectacle instructif. Dans toutes les mers du monde, les pêcheurs traditionnels sont les plus fins connaisseurs des lieux. Nous avons beaucoup à apprendre d'eux. Par l'observation et la rencontre.



Le soleil réchauffe mais l'air venu du large est encore frais. Les coques sont hissées sur la plage, les mâts reposent sur le sable et les écailles volent au frottement des machettes et des couteaux.


Les visages sont fatigués, les traits tirés par cette vie rude. Et pourtant, la bonne humeur demeure. Certains chantent, d'autres rient. Certains, plus solitaires, restent en silence.

 

Quelques escudos seulement pour ces poissons respectés. Ce qu'il faut pour survivre et encore.


Souvent, ce sont les femmes qui vendent le poisson dans les rues ou près du marché, à Mindelo, de l'autre côté de l'île. Une grosse bassine posée sur la tête, à la criée improvisée au premier coin de rue en terre. Aujourd'hui, la pêche n'a pas été très bonne. Le pêcheur rentre chez lui, dans sa maison couleur sable, à quelques mètres de sa coque colorée.


Dans sa main, un petit sachet blanc, quelques poissons invendus. Sa femme sort, vient à sa rencontre. Elle regarde dans le sachet, s'en empare puis embrasse son homme sur le front. Tous deux rentrent dans la petite maison. Le soir et la fatigue s'emparent de la baie devenue terne et silencieuse. Demain, avant le lever du jour, les pêcheurs retourneront sur leurs coques de couleur. Comme hier et comme tous les jours de l'année.


A bientôt,
Capucine


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